Après sa création, la nomenclature socioprofessionnelle a connu un succès sans ombre pendant plusieurs décennies ([1]).
S’adressant à un large public (des étudiants, enseignants, journalistes et syndicalistes aux statisticiens et chercheurs), elle est aujourd’hui encore l’outil de référence pour l’analyse du monde du travail, des milieux sociaux et de la stratification sociale en France.
L’histoire de la nomenclature ne se résume pourtant pas à une tranquille stabilité : sa qualité et sa pertinence furent parfois questionnées. Certains de ses usages ont faibli un temps dans les disciplines qui l’avaient initialement le plus utilisée (sociologie, économie), y compris au sein de la statistique publique ([2]). Mais de nouveaux usages se sont développés, en particulier en santé, géographie ou encore sciences politiques. Et c’est ainsi qu’après un crépuscule annoncé dans le courant des années 2000, une aube nouvelle a pu être envisagée ([3]).
Afin de s’adapter aux transformations économiques et sociales, la nomenclature a fait l’objet de plusieurs actualisations (1982, 2003 et 2020), qui se sont appuyées sur des enquêtes conduites auprès de ses usagers ([4], [5], [6]). Prenant le contrepied des critiques en obsolescence, la dernière de ces enquêtes rappelle la force du « langage commun » que constitue la nomenclature et l’importance de son caractère modulable, qui permet à la fois des analyses sur le temps long et une grande variété d’usages (production de connaissances, pilotage de l’action et représentation des groupes sociaux).
Conduite entre 2018 et 2019, la dernière rénovation entend précisément s’appuyer sur ces acquis pour, en articulant continuité et innovations, continuer à en renforcer les usages ([7], [8]).
Pour en savoir plus :
- [1] Alain DESROSIÈRES et Laurent THÉVENOT, Les catégories socio-professionnelles, Paris, La Découverte, 2002 (1988).
- [2] Emmanuel PIERRU, Alexis SPIRE, « Le crépuscule des catégories socioprofessionnelles », Revue française de science politique, vol. vol. 58, no. 3, 2008, pp. 457-481.
- [3] Thomas AMOSSE, « Catégories socioprofessionnelles : quand la réalité résiste ! Après le crépuscule, une aube nouvelle ? », Revue Française de Socio-Économie, vol. 10, no. 2, 2012, pp. 225-234.
- [4] Alain DESROSIÈRES, « Divers usages des nomenclatures socio-professionnelles », Note n°183/930, Insee, Direction des synthèses économiques, Unité de recherche, Paris, 1977.
- [5] Guy NEYRET et Hedda FAUCHEUX, « Extraits du rapport « évaluation de la pertinence des catégories socioprofessionnelles » », Sociétés contemporaines, vol. no 45-46, no. 1-2, 2002, pp. 131-155.
- [6] Etienne PENISSAT, Anton PERDONCIN, Marceline BODIER, « La PCS et ses usages, état des lieux et défis », Rapport de mission préalable commandé par le groupe de travail du Cnis « Rénovation de la nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (2018-2019) », n°151, 2018.
- [7] Thomas AMOSSE, « La nomenclature socioprofessionnelle 2020 - Continuité et innovation, pour des usages renforcés », Courrier des statistiques, 2020, N4, pp. 62-81.
- [8] Rebecca PARTOUCHE, Elodie PEREIRA, Erwan POULIQUEN, « PCS 2020, PCS Ménage, classes d'emploi : une lecture enrichie de la société », Insee Références, Insee, Edition 2022.
Pour aller plus loin
nomenclature-pcs / site actualisé en avril 2025