Depuis son origine, la production de la variable des PCS dans les sources statistiques suit le même principe.
Elle s’appuie sur un libellé d’emploi ou de profession déclaré, dont le codage est obtenu par des informations additionnelles : principalement le statut (indépendant ou salarié), la classification professionnelle (d’ouvrier peu qualifié à ingénieur ou cadre) et la nature de l’employeur (public ou privé) pour les salariés, la taille de l’entreprise pour les indépendants.
Le dispositif actuel de codage de la nomenclature, fruit de sa dernière rénovation ([1]), est décrit de façon détaillée dans la rubrique Coder du site, où il peut directement être mis en œuvre. Auparavant, après avoir été uniquement manuel et avoir occupé de nombreux agents dans des ateliers de chiffrement, le codage de la PCS s’est appuyé sur différentes procédures de codification automatique progressivement élaborées et mises en œuvre à partir des années 1970 (Colibri, Quid et Sicore ; [2]).
La manière dont la variable est produite a fait l’objet d’analyses approfondies lors de la refonte de 1982, qui s’est intéressée à l’ensemble de la chaîne de production ([3] ; [4]). Ces travaux ont mis en évidence la pluralité des manières de déclarer sa profession et le travail d’interprétation à l’œuvre pour le chiffrement manuel de la variable.
Ils ont contribué aux réflexions d’ensemble sur les nomenclatures socioprofessionnelles et à la compréhension des liens entre catégorisations ordinaires et officielles de position sociale et d’emploi ([5]). Des réflexions et une compréhension qui sont toujours actuelles, qu'il s'agisse de la manière de déclarer sa profession ([6]) ou de codifier les informations pour des outils d'intelligence artificielle ([7]).
Pour en savoir plus :
- [1] Thomas AMOSSE (dir.), « La rénovation de la nomenclature socio-professionnelle (2018-2019) », Rapport du groupe de travail du Cnis, Paris, Décembre 2019, n°156.
- [2] Pascal RIVIERE, « SICORE, un outil et une méthode pour le chiffrement automatique à l’Insee », Courrier des statistiques, août 1995, n°74, pp. 65-69.
- [3] Alain DESROSIERES et Laurent THEVENOT, « Les mots et les chiffres. Les nomenclatures socio-professionnelles », Économie et statistique, 110-1, 1979, p. 49-65.
- [4] Alain DESROSIERES et Laurent THEVENOT, Les catégories socio-professionnelles, Paris, La Découverte, 2002 (1988).
- [5] Luc BOLTANSKI, et Laurent THEVENOT, « Comment s’orienter dans le monde social », Sociologie, vol. 6, no. 1, 2015 [1983], pp. 5-30.
- [6] Stéphane BEAUD, « Issus de « petites gens » : comment déclarer la profession de ses parents ? », Pensée plurielle, 59(1), 2024, pp. 139-146.
- [7] Camille GIRARD-CHANUDET, « Mais l’algo, là, il va mimer nos erreurs ! » Contraintes et effets de l’annotation des données d’entraînement d’une IA, Réseaux, n°240(4), 2024, pp. 111-144.
Pour aller plus loin
nomenclature-pcs / site actualisé en novembre 2024